Elena Maria Sorban Cronica muzicală on-line     HOME



L’Opéra National Roumain de Cluj – Le Requiem par Mikis Theodorakis

(Opera Națională Română Cluj – Recviemul de Mikis Theodorakis )

(Elena Maria Șorban, muzicolog – 9 noiembrie 2016)


C’est la seconde année que l’Opéra National de Cluj célèbre la Toussaint latine par un chef-d'œuvre de la liturgie byzantine. L’année dernière on y a interprété le Requiem (1956) du compositeur roumain Marțian Negrea, maintenant, le Requiem (1984) sur les textes liturgiques de Jean Chrysostome, par le compositeur grec Mikis Theodorakis.

Dans la vie culturelle roumaine, on ne connait presque guère d’autres auteurs grecs contemporaines, excepté Iannis Xenakis (qui est constamment programmé). Donc, on doit saluer davantage ce programme, comme un achèvement digne de continuation.

La pièce de Theodorakis est une commémoration du massacre nazi de Kalávryta (1943). On l’a découvert maintenant chez nous (en première nationale) comme une musique plus qu’agréable, par son mélange des caractères reflexifs et dansants, des ombres de la mort et la lumière de la vie, suggérée par la chorale des enfants – une musique qui soulève l’âme, d’une manière naturelle, vers les mystères de l’existence.

Le Requiem par Theodorakis pose des problèmes par son écriture musicale complexe. Mais, comme pour Enesco aussi, la clef se trouve dans les analogies avec les musiques traditionelles, surtout, avec le parlando rubato, mais aussi avec les formules hétérogens du rythme aksak, spécifiques pour les Balcans.

Cette musique m’a rappelé une poésie de Nichita Stănescu:
„Voilà maintenant le principe:
La plus grande dimmension est la vie,
Aucune vie n’est plus grande qu’une autre,
aucune mort ne reste pas non embellie
par une naissance” (Epica Magna, 1978, citation mise en français par moi).

Cette exceptionnelle réalisation était possible grâce au parténériat de l’Opéra avec l’Évêché Roumaine Unie à Rome, Grecque-Catholique, de Cluj et aussi par le travail dédié de la Chorale et de l’Orchestre de l’Opéra, de la Chorale d’Enfants Junior Vip du Lycée de Musique, préparé par Anca Mariaș, les solistes Veronica Fizeșan (soprano), Andrada Ioana Roșu (mezzo-soprano), Alexandra Hordoan (mezzo-soprano), Eusebiu Huțan (ténor), Cristian Hodrea (baryton-basse, avec sa conduite vocale remarcablement adaptée au style) et le basse Sándor Simonfi, sous la coordination musicale du maître Adrian Morar et celle scénique par Ina Hudea et Valentin Codoiu.

Cette interprétation du Réquiem par Theodorakis vaut d’ être reprise plusieurs fois sur les scènes roumaines et de partout.




REZUMAT

Piesa vocal-simfonică pe textul liturghiei funerare grecești, dedicată de autor (1984) comemorării victimelor nazismului, de la Kalávryta (1943) a fost interpretată de artiștii clujeni, în primă audiție națională, în parteneriat organizatoric cu Episcopia Unită cu Roma, Greco-Catolică.

Secțiunile meditative liturgice de tip parlando rubato alternează cu muzici care sugerează dansuri tradiționale balcanice, în ritmuri aksak – amintindu-mi versurile lui Nichita Stănescu: „Nici o moarte nu rămâne neîmpodobită/ de o naștere”.

Dirijorul Adrian Morar a condus orchestra, corul și pe soliștii Veronica Fizeșan, Andrada Ioana Roșu, Alexandra Hordoan, Eusebiu Huțan, Cristian Hodrea (excelent adaptat stilului), Sándor Simonfi, în cadrul ambiental realizat de Ina Hudea și Valentin Codoiu, succesul fiind datorat și participării substanțiale a Corului de Copii „Junior Vip” de la Liceul de Muzică, instruit de Anca Mariaș.

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