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La Traviata selon Nadine Duffaut (La Traviata după Nadine Duffaut ) (Elena Maria Șorban, muzicolog – 12 octombrie 2016)
Une idée originale et sa réalisation pas ostentative marquent la mise en scène de La traviata par Verdi, sous la direction de Nadine Duffaut, à l’Opéra de Cluj, Roumanie. Une production originale chez nous, mais qui fut présentée précédemment sur plusieurs scènes européennes, surtout en France. Le point de départ de Mme Duffaut (selon ses déclarations publiques avant la première), était le désir de faire une chose différente après le non plus ultra du film par Franco Zeffirelli (1983). La concrétisation de ce désir est de placer le sujet presqu’un siècle plus tard, dans le Paris de la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, le nom de l’hôtel „Lutetia” (ou la directrice replace le cadre de l’action scénique), pourrait suggôrer, par la siginification du ce nom latin, „marais”, la misère sociale dans laquelle la jeune femme égarée se confond. Le seul point fixe du monde de Violetta est, selon la version dont on discute, le piano. Le piano serait aussi le point final de son existence, suggérant que cette vie finie devient musique. Les couleurs, respectivement le manque des couleurs–avec la contribution d’Emmanuelle Favre pour les décors et les costumes créés par Gérard Audier–définissent la scénographie. Le prélude raccordé visuellement au final font que l’action entière soit un flashback. La vivacité des tableaux de fête et les tons cendrés de début et du fin (aujourd’hui, comme une allusion a Fifty Shades...) font un contraste éloquent (la figure du baron Douphol, par quelques attitudes et gestes agressifs pourrait soutenir la dite allusion...). Une Flora plus capricieuse comme d’habitude et Annina, la camériste qui pourrait devenir une prochaine traviata (suivant la maîtresse–tel le page muet du film Don Giovanni par Joseph Losey, 1979) montrent aussi, le soin pour les personnages secondaires. Les occupants nazis n’apparaissent qu’épisodiquement. (Mais si on n’avait pas lu les déclarations regisorales, on ne saurait pas quoi en penser...). Aussi, la Violetta aux cheveux coupés au dernier acte ne transmet pas son message historique que si l’on sait d’avance la correlation régisorale–avec la punition des prostituées qui ont servi aux occupants allemands... Que dire de l’interprétation musicale? Pas (encore) superlative, mais avec de très beaux moments et fort promettante. Il est encourageant que la trajectoire du spectacle (j’étais présente le second soir de la première, le 2 d’octobre 2016) était ascendente. Le premier acte m’a paru trop lourd, aussi pour les ensembles (orchestre et chorale, dont le maître est Corneliu Felecan), comme pour certains solistes; le dernier acte était, musicalement, le plus élévé. La soprano Diana Țugui a de multiples nuances vocales entre l’énergie et la finesse; le ténor invité Cosmin Ifrim a chanté avec de convaincants traits spinto (trubaduresque dans la cabaletta Oh mio rimorso!... Oh infamia...); le bariton Florin Estefan a fait un Germont-père fort et vibrant, surtout dans Di Provenza il mar, il suol (une section individualisée par la mise en scène, sur la place même, par le changement des decors, une solution que je trouve ambivalente: comme un atou quasi cinématographique, mais aussi comme un abus illustrativ). La distribution comprend aussi: Viktória Cormoș (Flora Bervoix), Oana Trîmbițaș (Annina), Eusebiu Huțan (Gastone), Cristian Hodrea (Douphol), Bogdan Nistor (d’Obigny), Petru Burcă (Le docteur Grenvil), Alina Simona Nistor (représentant la soeur d’Alfredo). Seule la réalisation chorégraphique (Dan Haja) est restée conventionnelle. La coordination musicale de Gabriel Bebeșelea est claire et expressive. Je voudrais bien revenir à ce spectacle–qui pourrait devenir d’agréable–émouvant. J’ai appris que le bâtiment historique de l’hôtel „Lutetia” est, pour le moment, en restauration. Après la fin du travail, la production par Nadine Duffaut serait-elle digne d’y être représentée? * Photographies par Nicu Cherciu. REZUMAT Acțiunea operei La Traviata, plasată de versiunea regizorală de Nadine Duffaut, la finalul celui de al Doilea Război Mondial, este relocată în celebrul hotel de lux „Lutetia” – în mod sugestiv, având în vedere semnificația cuvântului latin originar, „mlaștină”, locul unde tânăra Violetta („tra-viata”, adică „cea abătută” din drumul vieții) se scufundă. Potrivit regizoarei, alegerea a fost motivată de faptul că acest spațiu fusese sediul Gestapoului, în Parisul aflat sub ocupație. Femeile care au avut raporturi cu germanii au fost umilite public (aspect descris, în cultura română, de un eseu al scriitorului Stelian Tănase) – moment istoric evocat și aici. Am urmărit un spectacol agreabil, atât scenic, cât și muzical, având ca dirijor pe Gabriel Bebeșelea, iar ca protagoniști pe Diana Țugui, Cosmin Ifrim și Florin Estefan – spectacol care ar mai putea crește de la agreabil la emoționant. Cu observația că noua strategie a instituției este aceea de a programa titlurile rareori (Traviata va reveni doar în 2017), astfel încât ar fi de dorit ca și opera Werther de Massenet, precedenta montare clujeană a aceleiași regizoare franceze, să mai poată fi (re)văzută de publicul numeros al „Traviatei”. * Fotografii de Nicu Cherciu. |